Tommi Space

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Escatologia tomistica

Fino al termine del mio unico semestre da ingegnere in erba presso il Politecnico di Torino, percepivo una sensibilità ed una poesia in qualunque angolo della mia quotidianità, stranamente molto maggiormente rispetto alla mia successiva iscrizione al PISE, che è invece una laurea umanistica, sicuramente più direttamente in connessione a ciò che era stato oggetto di puro anelito non-accademico.

Studiando materie puramente scientifiche attribuivo a qualunque elemento poetico, letterario, filosofico o, più in generale, umanistico una sorta di valore fortemente escatologico, mentre studiando direttamente queste cose con la classica superficialità tomistica mi sento oppresso da una quantità infinita di nozioni e collegamenti che invece mi schiacciano in un’Anxiety limitante e paralizzante.

Lo spazio libero di “ignoranza umanistica” donato da un approccio tecnico-teorico al mondo mi permetteva di vedere in tutto ciò che trascendeva la tecnica un magico potere escatologico, una fuga dai limiti dei modelli numerici o, ancora meglio, partire da questi per elaborare pensieri filosofici, come, ad esempio, Life Functions.

L’homme serieux

Il y a sérieux, en somme, quand on part du monde et quand on attribue plus de réalité au monde qu’à soi – ou, à tout le moins, quand on se confère une réalité dans la mesure où on appartient au monde. Ce n’est point par hasard que le matérialisme est sérieux ; ce n’est pas par hasard non plus qu’il se retrouve toujours et partout comme la doctrine philosophique d’élection du révolutionnaire. Car les révolutionnaires sont sérieux. Ils se connaissent d’abord parce qu’ils sont écrasés par le monde, ils se connaissent à partir de ce monde qui les écrase et ils veulent changer le monde. En cela ils se retrouvent d’accord avec leurs vieux adversaires, les possédants, qui se connaissent aussi et s’estiment à partir à partir de leur situation dans le monde. Je hais le sérieux. A travers un souci sérieux d’ingénieur, le monde entier passe, avec son inertie, ses lois, son opacité têtue ; toute pensée sérieuse est épaissie par le monde et coagule ; elle est une démission de l’homme en faveur du monde. Voyez cet homme qui hoche la tête, disant : « C’est grave ! C’est très grave ! » et essayez de comprendre ce qu’il met dans ce hochement de tête : ceci, que le monde domine l’homme, qu’il y avait des lois et des règles à observer – toutes en dehors de nous, stratifiées, pétrifiées – qui devaient donner un résultat favorable. Et ces règles ont été violées, la catastrophe est venue, voilà l’homme sans recours. Car il n’a plus de recours en soi : il est « du monde », le monde s’est installé en lui et ce tabou violé est aussi violé en lui. On est sérieux quand on n’envisage même pas la possibilité de sortir du monde, quand le monde, avec ses alpes et ses rochers, ses croûtes et ses boues, ses tourbières, ses déserts, toutes ces immensités d’entêtement, vous enserre de tous côtés, quand on se donne à soi-même le type d’existence du rocher, la consistance, l’inertie, l’opacité ; un homme sérieux, c’est une conscience coagulée ; on est sérieux quand on nie l’esprit. Ces incrédules dont parle Platon dans Le Sophiste et qui ne croient que ce qu’ils touchent, voilà les ancêtres de l’esprit de sérieux. Il va de soi que l’homme sérieux, étant du monde, n’a pas la moindre conscience de sa liberté, ou plutôt s’il en a conscience, il l’enfouit avec effroi au sein de lui-même, comme une ordure. Comme le rocher, comme l’atome, comme l’étoile, il est déterminé. Et si l’esprit de sérieux se caractérise par l’application avec laquelle il considère les conséquences de ses actes, c’est que tout pour lui est conséquence. L’homme sérieux lui-même n’est qu’une conséquence, une insupportable conséquence, jamais un principe. Il est pris à l’infini dans une série de conséquences, et ne voit que des conséquences à perte de vue. Voilà pourquoi l’argent, signe de toutes les choses du monde, conséquence et de conséquence, est l’objet par excellence du sérieux. Bref, Marx a posé le dogme premier du sérieux lorsqu’il a affirmé la priorité de l’objet sur le sujet. Et l’homme est sérieux quand il s’oublie, quand il fait du sujet un objet, quand il se prend pour un rayonnement qui vient du monde ; ingénieurs, médecins, physiciens, biologistes sont sérieux.
Or j’étais protégé contre le sérieux par ce que j’ai dit. Plutôt trop que pas assez : je n’étais pas du monde parce que j’étais libre et commencement premier. Il n’est pas possible de se saisir soi-même comme conscience sans penser que la vie est un jeu.

Jean Paul Sartre, Carnets de la drôle de guerre, Carnet XIV

Paradossalmente, la mia percezione del mondo è invece opposta: da ingegnere sono meno serio e più giocoso.

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